lundi 30 novembre 2009

400. Maquillage et habillage d'une maiko

Dans le dialecte du Kansai (région de Kyôto et d'Osaka), les geishas sont dénommées geiko (芸妓 - geiko) et leurs apprenties maiko (舞妓 - maiko).

Le vêtement des geishas est un kimono de soie décolleté dans le dos, appelé obebe dans le dialecte de Kyôto. Les couleurs du kimono se choisissent selon la saison, mais aussi selon l'âge de celle qui le porte : les jeunes femmes choisissent des couleurs vives, les geishas de plus de trente ans des couleurs plus discrètes.

Le kimono est plus ou moins épais selon la saison : le kimono d'été, ro, est en simple gaze de soie ; le kimono d'automne ou hitoe est en soie non doublée. Enfin, le kimono d'hiver, awase, est doublé de crêpe.

Le kimono est noué dans le dos par une large ceinture de soie, nommée obi (帯 ou おび). Cette obi (en français, le mot est féminin) se noue différemment selon l'âge de la geisha : les femmes mûres le portent en « nœud de tambour » (太鼓結び - taiko musubi), mais les maiko le portent « en traîne » (だらり帯 - darari obi), avec un nœud qui remonte jusqu'aux omoplates, le bout de l'obi traînant presque par terre. Un tel nœud nécessite une obi de plusieurs mètres de long. Ce nœud dans le dos distingue les geishas des oiran et autres prostituées qui nouaient leur obi sur le devant pour pouvoir l'enlever et le remettre plusieurs fois au cours d'une soirée.

Enfiler un kimono et nouer une obi est une opération complexe, d'autant plus que les kimonos étant tous de la même longueur quelle que soit la taille de la femme qui le porte, il est généralement nécessaire de replier le tissu sous l'obi, sauf pour une geisha très grande. C'est pourquoi les geishas font souvent appel aux services d'un habilleur professionnel.

Les kimonos, fabriqués et peints à la main, sont donc très chers : entre 5000 et 6000 euros pour un kimono de qualité.

En dehors des kimonos « ordinaires », les geishas portent pour les cérémonies importantes un kimono appartenant à leur okiya, de type kurotomesode, noir avec cinq kamon (blasons) de l'okiya.

En guise de sous-vêtements, les geishas portent un koshimaki ou « couvre-hanches », une simple bande de tissu fin enroulée autour des hanches, puis une combinaison. Cette combinaison doit être en harmonie avec les couleurs du kimono, car elle apparaît en deux endroits : au niveau des chevilles quand la geisha relève son kimono pour marcher, et au niveau du col. Ce col est traditionnellement cousu chaque matin à la combinaison choisie par la geisha, puis décousu le soir pour être lavé. Il est rouge — couleur associée à l'enfance — pour les maiko, et blanc pour les geishas confirmées.

Les geishas portent aux pieds des chaussettes blanches (tabi) et des sandales de bois (geta).

La coiffure typique des maiko est dite en « pêche fendue » (momoware ou wareshimomo). Il s'agit d'un chignon divisé en deux et au milieu duquel apparaît une étoffe de soie rouge. Le chignon est orné de peignes ainsi que d'épingles à cheveux nommées kanzashi.

Le visage des maiko et des geishas est entièrement fardé de blanc, par-dessus une couche d'huile appelée bintsuke-abura. Le maquillage est étalé à l'aide d'une brosse de bambou, puis l'excédent est tamponné avec une éponge. Autrefois, ce maquillage contenait du plomb, si bien que beaucoup d'anciennes geishas souffraient de maladies et de problèmes de peau. De nos jours, il est à base de poudre de riz. La nuque est également maquillée de blanc et laisse apparaître une partie de la peau de la geisha. Les joues, les yeux et les lèvres sont maquillés de rose et de rouge. Les sourcils et le contour des yeux sont tracés avec un bâtonnet de charbon ou avec du khôl.

Le maquillage est une opération délicate et les maiko se font souvent aider par leur okâsan ou par une maquilleuse lorsqu'elles débutent. Par la suite, elles doivent apprendre à faire leur maquillage elles-mêmes. Au fur et à mesure de leur carrière, elles diminuent la quantité de maquillage ; les geishas de plus de trente ans ne portent quasiment plus de maquillage, sinon dans les grandes occasions.





A la page 214, nous avons publié des films sur les très spectaculaires Miyako odori (Danses de la Capitale), un festival annuel où se produisent les geishas et les maiko d'un district de Kyôto nommé Gion Kobu.

Voir aussi :
Page 3. Geishas et maiko (juin 2007)
Page 24. Un Kabuki joué aussi par des geishas (juin 2007)
Page 73. La musique japonaise traditionnelle (juillet 2007)
Page 287. Kyô odori ou Danse de Kyôto (novembre 2008)
Page 399. Miyagawa-chô, quartier de geishas à Kyôto (novembre 2009)


En savoir plus sur les geishas et les maiko en consultant Wikipédia



2 commentaires:

Anonyme a dit…

Thought I would comment and say neat theme, did you make it for yourself? It's really awesome!

Nobuko Matsumiya a dit…

I put on my kimonos by myself. I don't need any help, if this is what you mean. It's quite rare, as far as I know. Most other women need help.